Plongez dans l’histoire envoûtante du vin de Saint-Pourçain, une référence ancestrale qui a su conquérir les palais des rois et des papes. Dans un texte bachique médiéval, les vins de Saint-Pourçain sont mentionnés avec fierté : « Je suis nommé Saint-Pourçain, car je suis saint, bon, clair et sain. »
Dès le XIIIe siècle, ce vin d’exception était servi à la table des rois capétiens de France, et même à la cour des papes à Avignon, où il était prisé au point d’être expédié en quantités remarquables, de 60 à 120 hectolitres par an. Lors des festivités organisées par le roi Saint Louis à Saumur en 1241, le vin de Saint-Pourçain fut honoré lors de l’investiture chevaleresque d’Alphonse de Poitiers, qui reçut les comtés d’Auvergne et du Poitou. Son excellence fut également célébrée lors du sacre de Philippe de Valois en 1328 à Reims.
Autrefois, le transport de ce précieux breuvage s’effectuait par bateaux, appelés « sapinières« , qui naviguaient sur l’Allier puis la Loire, depuis les ports de la Chaise et de Châtel-de-Neuvre jusqu’à Briare ou Gien. Après un court trajet terrestre, les tonneaux étaient acheminés le long des cours du Loing, de la Seine, voire jusqu’à Avignon en passant par Chalon-sur-Saône, le Rhône étant un ultime chemin à parcourir.
Anecdote : Une bataille des vins légendaire !
L’évêque de Paris, Guillaume d’Auvergne, n’hésita pas à louer les qualités de ce vignoble au XIIIe siècle. Dans l’histoire épique « La bataille des vins » du poète Henri d’Andelys, le Saint-Pourçain se voit attribuer la troisième place parmi les grands vins blancs de l’époque, juste après les vins de Beaune et de Saint-Émilion. Ce vin noble était également apprécié par les ducs de Bourbon et les comtes de Forez, fiers de le voir produit sur leurs terres.